CHRONIQUE ÉCHANGE

Un échange universitaire au Canada ? Pas un projet initial, mais à mesure que j’avançais dans mon parcours et que je voyais mes amis partir aux quatre coins du monde, une idée a fait son chemin : pourquoi pas moi ?
Alors étudiante française, j’ai vite compris que choisir un pays européen n’était pas forcément le plus dépaysant ! Puisque j’allais vivre quelques mois à l’étranger, pourquoi ne pas en profiter pour aller plus loin ?
La seule opportunité proposée par ma faculté offrait alors deux sessions à Ottawa : une belle occasion de découvrir un nouveau pays, une nouvelle culture et d’y approfondir mon niveau d’anglais qui n’était pas vraiment au top.
J’ai choisi de ne pas retourner en France pendant ces 8 mois, pour pouvoir profiter de chaque instant de cette belle expérience et surtout, pour parcourir le Canada et les pays aux alentours. Soyons réalistes : c’est certainement la seule année de ma vie pendant laquelle mon passeport a pu être décoré d’autant de tampons de visa en si peu de temps ! En Europe, seule une carte nationale d’identité est suffisante et chaque frontière traversée ne nécessite pas un nouveau visa.
« Incroyable » : tel a été le premier mot qui m’est venu à l’esprit quand j’ai vu le campus, digne des campus américains qu’on peut voir dans les films. Et arriver pendant la semaine 101, durant laquelle la fête est le seul mot d’ordre, n’a qu’amplifié cette impression ! En France, il n’existe pas de tels de campus universitaires (ou alors, nous n’en avons pas la même définition).
Quant aux différences entre les cours, elles sont considérables ! Il a fallu tout d’abord passer d’un amphithéâtre de 600 personnes à un groupe de 35, ce qui, finalement, ne peut être qu’un point positif puisque la gêne disparait et que les étudiants osent ainsi intervenir. Naturellement, d’intéressants débats peuvent alors se lancer. Par ailleurs, quelle surprise de constater le tutoiement entre étudiants et professeurs ! L’habitude du vouvoiement développée dès mon enfance ne m’a pas aidée à m’y familiariser. Toutefois, je tiens à souligner la proximité ainsi que la disponibilité des professeurs : jamais un professeur d’université ne donnera son numéro de téléphone outre-Atlantique !
J’ai particulièrement aimé la méthode d’enseignement, bien plus concrète que dans ma fac. Ici, j’ai enfin pu sélectionner mes cours, ce qui a logiquement intensifié mon intérêt et initié une réflexion plus personnelle que dans une Licence 3 française.
Mais la découverte de mon séjour, c’est assurément cet engouement pour les équipes sportives ! Pour la première fois, je me suis sentie totalement impliquée et fière de mon université, et plus encore lorsque j’allais encourager les joueurs de basketball. C’est une évidence, il me faut un souvenir des Gee-Gees à ramener dans ma valise !
La fille du sud que je suis se posait quand même une question essentielle : déjà particulièrement sensible au froid sans n’avoir jamais été confrontée aux températures négatives, comment allais-je traverser ce si terrible hiver canadien ? Disons-le clairement : c’était un véritable enjeu de survie !
Finalement, j’ai vite réalisé que le froid canadien était différent, et même s’il est évident que j’avais choisi un manteau plus adapté, je n’ai jamais vraiment eu froid ! Bon, j’admets tout de même avoir eu besoin de soleil et d’un peu de chaleur en février.. et avouons-le, rien de tel qu’une semaine à Cuba pour pouvoir se ressourcer.
La vie quotidienne au Canada a confirmé la légende du canadien respectable, ouvert et gentil… quel plaisir de vous côtoyer ! Ottawa est indéniablement une ville où il fait bon vivre. Seul petit bémol dans ce monde idyllique : difficile de s’habituer aux taxes non incluses dans les prix, qui m’obligent à faire des maths toute la journée ! De plus, le système des pourboires est également très différent de la France, puisque nous n’en laissons vraiment qu’en récompense d’un excellent service (et la somme est bien plus faible). Mais finalement, tout est une question d’habitude.
Un bilan absolument positif pour mon échange donc, à tel point que la France ne m’a pas manqué une seconde… à part peut-être pour ses baguettes de pain et ses viennoiseries. Un problème cependant : comment vais-je pouvoir manger une poutine en France, maintenant que j’y suis devenue accro ?
Vous l’aurez compris, c’est avec une immense conviction que j’encourage tout étudiant à s’en aller pour un échange. Cette expérience unique ne peut être que positive pour chacun d’entre nous, et on en sort grandi et transformé. Nous sommes encore jeunes, mais malgré la peur de l’inconnu, prenez votre courage à deux mains et lancez-vous !