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Première édition (2021-2022)

Une année d’espoir et de solidarité

Chères étudiantes et chers étudiants,

Bienvenue à la Section de droit civil de la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa!

C’est un immense plaisir de vous accueillir pour cette rentrée universitaire 2021, une année extraordinaire dans une période bouleversante de notre vie collective.

Cette année, nous accueillons une nouvelle cohorte de 250 étudiantes et étudiants de première année à la licence en droit de tous les coins du Québec, de Gatineau à Rimouski en passant par le grand Montréal, Québec, Val d’Or et Saguenay! Une majorité d’entre vous avez d’ailleurs décidé de vous joindre à nous en personne. Certains d’entre vous ont choisi d’entreprendre le double diplôme en droit civil et développement international et mondialisation, d’autres pourront pour la première fois ajouter une mineure dans une autre discipline à leur parcours universitaire.

Aux études supérieures, nous accueillons plus de 80 nouveaux étudiants, dont 14 doctorants. Plusieurs d’entre vous vous joindrez à nous à partir de l’étranger (le Nigeria, l’Inde, l’Iran, la France et Haïti, sont au nombre de 35 pays représentés). Nous vous remercions chaleureusement d’avoir choisi l’Université d’Ottawa. Welcome to all of you LLMs and Ph.D. students – you are joining an exceptional group of legal scholars! Last June, during Convocation, we celebrated a group of 8 Ph.D. students graduating at once from the Faculty of Law. Each in their own way, making substantial contributions to our discipline. Nous sommes fiers que vous puissiez suivre leurs traces!

Vous êtes avec nous, quelques-uns en personne, mais la plupart virtuellement, dans cette célèbre salle du Fauteux 147 où des générations de juristes avant vous ont célébré leur rentrée. Et peu importe où vous vous trouvez présentement, je soupçonne que vous vivez les mêmes émotions que ceux et celles qui vous ont précédé : un mélange de fierté, d’excitation… d’appréhension… de nervosité même! Ne sait-on jamais ce qu’est le droit avant d’entrer dans une Faculté de droit, soit-elle hybride ou virtuelle?

Sachez que l’on vous attendait impatiemment et que vous ne pouviez vous lancer dans cette grande aventure à un meilleur moment. L’année 2021 est une année d’espoir et de solidarité!

Espoir, parce que même si nous retenons tous un peu notre souffle et devons encore composer avec l’incertitude de cette 4e vague, derrière nos masques et nos panneaux de plexiglass, nous comprenons chaque fois mieux ce virus qui nous menace et pouvons compter sur des avancées importantes en matière médicale et scientifique pour le combattre.

C’est aussi l’espoir de se revoir en salle de classe, au tournant des corridors et dans nos activités d’enseignement et de recherche et à travers ces rencontres, de se retrouver, enfin, et d’ainsi apaiser la tension, les divisions et l’anxiété générées par l’isolement.

Certes, la pandémie et le confinement dans lequel elle nous aura plongés a provoqué des changements irréversibles sur le plan technologique, ouvrant la porte à l’innovation. Par exemple, certains d’entre vous se lanceront peut-être cette année en droit international de l’environnement dans la résolution d’énigmes autour d’une prophétie trop réaliste sur les changements climatiques, cours offert exclusivement en ligne et pour lequel notre collègue Thomas Burelli s’est mérité le prix de la Provost pour l’enseignement à distance en 2020-21. D’autres découvriront la plateforme audiovisuelle Jurivision (www.jurivision.ca) qui, à travers des capsules vidéo, rend le droit en mots, en images, en émotions et en action. Cette année, nous nous lancerons aussi pour la première fois dans l’enseignement bimodal, avec des étudiants présents physiquement en salle de classe et d’autres nous accompagnant à distance.

Mais si la technologie nous permet de multiplier les espaces d’échange et de réduire la distance qui nous sépare, force est de constater que l’on ne s’habituera jamais complètement à l’absence physique de l’autre et que la pandémie nous aura amenés à réfléchir profondément à ce que nous faisons lors de ces précieuses interactions en personne et à profiter au maximum du temps passé en présence les uns des autres.

Parce que comme vous le constaterez bientôt chers étudiants et étudiantes, le droit est une discipline qui se construit et se nourrit à partir de relations humaines. C’est ici au pavillon Fauteux, dans ses murs et au-delà, que vous apprendrez non seulement la technique et les contenus fondamentaux du droit de la famille ou du droit pénal, les façons de penser et de s’exprimer, le ton, la posture et la méthode qui rendent les juristes reconnaissables entre tous, mais c’est aussi ici que vous développerez des amitiés et des liens professionnels durables qui changeront vos vies, lanceront vos carrières et feront de vous de meilleurs êtres humains.

Si nous avons donc tous plusieurs raisons d’espérer que cette année soit à la hauteur de vos rêves et de vos ambitions, pour affronter les défis sanitaires, sociaux, politiques et juridiques qui nous attendent dans les mois qui viennent, nous aurons aussi bien besoin de solidarité.   

De solidarité et de patience, face à l’incertitude des prochains mois et à la nécessité de respecter les consignes sanitaires changeantes. De solidarité et de compassion puisque si la pandémie a eu un impact disproportionné sur les personnes pauvres et marginalisées de notre société, nous avons tous immanquablement accumulé de la fatigue et eu à faire certains deuils dans la dernière année.

De solidarité et d’ouverture d’esprit, également. Vos consœurs et confrères de classe viennent de plusieurs milieux et ont vécu des expériences de vie qui sont probablement éloignées des vôtres sur les plans du genre, de la langue et de la culture et sur le plan socio-économique. Certains ont vécu en ville ou en région éloignée, certains sont au Canada depuis peu, d’autres ont des racines sur ce territoire depuis des millénaires. Le droit se nourrit de ces expériences diverses, il devient meilleur en raison de celles-ci. Et vous, vous deviendrez de meilleurs juristes en contact avec cette diversité. La solidarité et l’ouverture d’esprit sont des conditions essentielles à la mise en œuvre d’un campus exempt de racisme et de discrimination, un engagement que porte fièrement la Faculté de droit au même titre que l’Université d’Ottawa.

À la Section de droit civil, nous aspirons donc à former des juristes solidaires qui transformeront les communautés dans lesquelles ils et elles seront appelé.es à intervenir. Parce que c’est ce que notre société exige de ses juristes, qui sont chaque jour confrontés à des questions d’une extrême importance pour notre planète et ses habitants. Des questions auxquelles tentent aussi de répondre vos professeurs.

Par exemple, à l’heure où l’Ouest canadien brûle et l’Arctique fond, devrait-on remettre en question la préséance de l’humain sur son environnement naturel, l’une des prémisses centrales de notre droit des biens, et revoir la réglementation et la gouvernance de l’eau, comme le suggère la professeure Marie-France Fortin? Alors que nous marquons en ce mois de septembre le triste anniversaire de la mort de Joyce Echaquan et que nous continuons à découvrir des tombes d’enfants qui ne sont jamais revenus des pensionnats, quels changements législatifs et constitutionnels sont nécessaires pour réparer les ravages de la colonisation et pour reconnaître et mettre en œuvre les traditions juridiques autochtones, comme nous y invitent les professeurs Ottawa et Otis? Vingt ans après le 11 septembre 2001 et la guerre en Afghanistan, quel est l’impact de la transition de régime politique sur les droits des femmes et quelle la responsabilité de la communauté internationale, des questions sur lesquelles se penchent nos collègues Jabeur Fathally et Muriel Paradelle. Et finalement, comment faut-il encadrer les pratiques médicales et thérapeutiques, de la naissance à la fin de la vie, afin de s’assurer du consentement et du bien-être des patients, se demandent nos collègues Michelle Giroux, Audrey Ferron Farayre et Emmanuelle Bernheim?

Tout au long de votre parcours, et souhaitons-le ardemment, au-delà de cette pandémie, joignez-vous à ces discussions fondamentales qui façonnent le visage du droit d’aujourd’hui et de demain et animent les travaux de recherche de vos professeurs, travaux qui suscitent chaque jour espoir et solidarité au sein des communautés.

Pour ce faire, chers étudiants et étudiantes, je vous invite à profiter pleinement de ce séjour chez nous, qui passera très rapidement, je vous le dis, afin de participer aux nombreuses activités et expériences qui font de la Section de droit civil une faculté conviviale et engagée et un lieu unique pour apprendre le droit: profitez de la proximité de notre Faculté avec les trois branches de notre gouvernement, les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire; profitez de notre Clinique en droit notarial et de la toute nouvelle Clinique interdisciplinaire en droit social de l’Outaouais qui accompagne des personnes en situation d’itinérance ou des personnes vivant avec des enjeux de santé mentale devant les tribunaux, joignez-vous à l’un de nos 28 clubs étudiants et dès que cela sera possible, découvrez les cultures juridiques millénaires des Innus ou des Atikamekw Nehirowisiwok par le biais de nos écoles d’été.

Cher étudiants et étudiantes, en cette rentrée 2021, alors que nous faisons preuve de prudence, mais aussi d’optimisme, je vous invite à vous nourrir de l’espoir qui nous tient depuis le début de cette pandémie, celui de pouvoir enfin se retrouver et travailler ensemble pour les générations futures et à être solidaires les uns des autres. C’est votre moment, saisissez-le!

Bonne rentrée!

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