CHRONIQUE ENGAGÉE

Non, cet article ne porte pas sur le troisième film de Lord of the Rings, mais bien sur le groupe misogyne “Return of the Kings’’. Ce groupe est dirigé par Roosh V et comme vous le comprenez par le titre de leur organisation, ils prônent le retour à une société où les hommes sont exclusivement au pouvoir et dominants dans la société, et où les femmes sont soumises et au foyer.
Le plus effrayant dans les idées du gourou Roosh, c’est l’abolition du crime de viol conjugal. Selon lui, puisque la femme mariée doit être soumise à son mari, il peut donc en faire ce qu’il veut, et cela ne constitue pas un viol, mais le simple accomplissement de son devoir conjugal.
Ce qui ne laisse pas indifférent, c’est que le groupe gagne en popularité – évidemment uniquement auprès des hommes hétérosexuels – et que ses idées se répandent un peu partout dans le monde.
Le 6 février dernier, Roosh V a tenté d’organiser 165 rassemblements dans 43 pays afin de mobiliser ses adeptes. Heureusement pour nous, beaucoup de maires de grandes villes canadiennes s’y sont opposés fermement. Le maire de Windsor, Drew Dilkens, a écrit sur Twitter « vous n’êtes pas le bienvenu ». Le maire de Montréal, Denis Coderre, a pour sa part déclaré « qu’il n’y a pas de place pour les misogynes et les homophobes ici ». Le maire de Vancouver, Gregor Robertson a déclaré : « La haine et la misogynie n’ont pas leur place à Vancouver ni ailleurs dans le monde ». Mais c’est le maire d’Ottawa, Jim Watson, qui a pris les mesures les plus fermes à l’encontre du rassemblement qui devait se tenir dans sa ville en affirmant que les installations de la ville d’Ottawa ne doivent pas servir à l’incitation à la haine.
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Il est vrai qu’il est rassurant de voir que les politiciens et la majorité de la population s’élèvent et dénoncent les propos et idées haineuses de Roosh V. Mais il reste inquiétant, qu’encore au 21e siècle, en Occident, un homme puisse rassembler autant d’adeptes à des idées si, disons-le, arriérées.
Cela envoie le message très clair, que quoique les femmes aient acquis leur droit de vote au Canada en 1918 – il n’y a même pas un siècle encore – et qu’elles ont depuis ce jour, acquis de plus en plus de droits et libertés, la lutte pour l’égalité hommes-femmes est loin d’être terminée.
