L’année 2020, qui marquera sans aucun doute les époques, a débuté en trombe, amenant avec elle l’arrivée de la « Covid-19. Jusqu’à présent, il est indéniable que cette pandémie a eu beaucoup d’impacts et de conséquences sur notre société, certaines positives, et d’autres, plus négatives. Or, ce qui est certain, c’est que cette situation imprévue a grandement exposé nos lacunes en tant que collectivité. Notamment, toute la question des relations de travail me semble avoir été particulièrement touchée par cette situation.
D’ailleurs, bien que les gens de tous les secteurs aient été touchés, certains secteurs d’activité, notamment les travailleurs de la santé, ceux des PME, ainsi que les employés non-syndiqués, ont été touchés plus gravement que d’autres. Bien sûr, je crois que tous s’entendront pour admettre que les travailleurs du domaine de la santé ont fort probablement été parmi les individus les plus affectés par cette crise, étant déjà victimes d’un système de santé pré-affaibli. Il est selon moi fondamental de noter que c’est notamment le manque d’effectif qui a eu pour effet d’épuiser les travailleurs de santé, qui travaillent bien souvent pour un salaire beaucoup trop faible par rapport aux tâches effectuées. Or, bien que le droit offre en théorie un cadre de travail sécuritaire, l’application pratique est tout autre. Par ces temps où la pression et le stress chez les travailleurs sont à leur apogée, je crois qu’il y a plus que jamais nécessité d’agir et de prendre action. Un lieu de travail sain et sécuritaire ne doit pas se limiter à un droit dans un texte de loi, il doit être rendu effectif par l’État qui doit s’assurer de son respect par les employeurs.
Par ailleurs, je considère pertinent de soulever le fait que les employés non syndiqués écopent grandement de contrecoups de cette pandémie. Dans un rapport récent, Statistique Canada mentionne que les pertes d’emplois au pays ont surtout touché des emplois temporaires et non syndiqués, notamment le secteur du commerce de détail. Bien que cela puisse a priori sembler comme une conséquence plus ou moins grave, il faut garder en tête les groupes vulnérables qui pourraient subir les contrecoups à long terme, notamment les personnes âgées, qui ne peuvent se trouver un emploi aussi facilement qu’un jeune adulte. D’ailleurs, d’autres considérations sont importantes à garder en vue en matière de travail, notamment celles liées aux conditions de travail offertes par les employeurs. En effet, connaissant des pertes de profits phénoménales, plusieurs chefs d’entreprises et de sociétés pourraient très bien être tentés de négliger les conditions de travail de leurs employés afin d’éponger une partie des pertes encourues, et il me semble capital de prêter une attention à cet égard.
D’autre part, alors que les petites entreprises étaient déjà surreprésentées pour ce qui est des mises à pied survenues ces dernières années au pays, il est très probable que cette tendance se maintienne alors que de nombreux commerces, pour la majorité locaux, sont ravagés par la tempête « Covid-19 » qui fauche des années de dur labeur. Bien que plusieurs considèrent les entreprises comme responsables des mises à pied durant la pandémie, je ne suis pas en accord avec cette analyse, et j’aurai plutôt tendance à dire que les petites entreprises sont simplement plus vulnérables, et qu’elles ont donc dû, par nécessité, fermer ou réduire leurs activités pour survivre. Après tout, derrière toute entreprise se trouvent des humains, et je ne crois pas que les employeurs, qui vivent parfois un stress encore plus grand que celui des employés, ayant le destin de ceux-ci entre leurs mains, désiraient les mises à pied et fermetures de leurs commerces. D’ailleurs vous connaissez le dicton : « La bonne foi se présume », alors, laissons une chance aux entrepreneurs de s’adapter à ces changements drastiques et ne les condamnons point. Ils sont également victimes de l’imprévu.
Finalement, je terminerai cette courte chronique des impacts de la Covid-19 sur les relations de travail en abordant les répercussions du télétravail. La pandémie, en entraînant une vaste migration d’employés vers le télétravail, a par le fait même chamboulé les habitudes de nombreux d’entre eux. Si le travail à domicile peut convenir à plusieurs, notamment ceux qui demeurent loin de leur bureau, il peut aussi être une source d’anxiété et contribuer à l’isolement social. Alors que le travail à domicile permet pour certains d’économiser en frais de déplacement, il peut aussi engendrer des coûts supplémentaires pour les travailleurs. Il faut parfois aménager une pièce supplémentaire ou acheter des logiciels. D’ailleurs une question se pose : Les employeurs doivent-ils aider leurs employés à couvrir ces dépenses ? Cela fait-il partie de l’obligation de fournir l’équipement de travail aux employés ?
Maintenant, la question demeurant sur toutes les lèvres est la suivante : Doit-on s’attendre à ce que la pandémie ait des impacts à long terme sur le monde du travail au Canada? À l’heure actuelle, c’est encore difficile de se prononcer. Le taux de chômage au Québec demeure élevé et la situation commande une réponse rapide, car la relance économique sera ardue dans les secteurs les plus fragilisés. Toutefois, il est indéniable que les moments de crise, historiquement parlant, ont toujours constitué des périodes de restructuration et d’amélioration, des moments de se réinventer. À certains égards, la présente pandémie nous forcera peut-être seulement à accélérer les choses qui étaient, depuis des années, en attente : Offre de scolarité à distance, télémédecine et virage numérique du ministère de la justice et du domaine juridique ? Quant aux commerces, on voit déjà un virage rapide de plusieurs entreprises vers la vente en ligne. Ce qui est certain, est la nécessité de trouver des solutions concrètes et durables, pour assurer une relance économique prospère.
Bref, le gouvernement prendra-t-il l’opportunité qui se présente à lui; celle de se moderniser, et de transformer cette pandémie en un accélérateur de potentiel d’adaptation aux nouvelles réalités du marché du travail ? Seul le temps nous dira.