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Droit international

L’asile : un droit de plus en plus frivole

À travers le monde, des humains sont forcés de quitter leur pays à cause de la guerre, de l’instabilité, de la persécution et doivent trouver refuge dans un autre pays. Ce sont des personnes qui se retrouvent dans une situation de vie ou de mort, et la seule solution pour survivre est de quitter leur pays. La migration connaît une hausse depuis la dernière décennie. En 2019, selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), autour de 272 millions de personnes, incluant 130 millions de femmes, ne vivaient pas dans leur pays de naissance.  

Selon l’article premier de la Convention relative au statut des réfugiés, est un réfugié, une personne craignant d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un groupe social ou de ses opinions politiques. De plus, la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 spécifie à son article 14 que devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile dans un autre pays. Enfin, selon la Convention de Genève de 1951, il est interdit de refouler une personne demandant l’asile sans avoir enregistré et examiné sa demande. Que ce soient des déplacés internes, des réfugiés ou des demandeurs d’asile, ces personnes ont des droits et doivent être protégées par la communauté internationale.

La Méditerranée est l’un des chemins les plus fréquemment utilisés par les réfugiés venant de l’Afrique ou du Moyen-Orient, et se dirigeant vers l’Europe. Cette traversée s’effectue en bateau. 

La Grèce est un des pays qui reçoit beaucoup de réfugiés à cause de sa situation géographique. En effet, la Grèce a accueilli plus de 100 000 réfugiés sur un territoire ayant une superficie d’un peu plus de 131 000 km2. Cependant, une fois sur place,  les conditions de vie des réfugiés sont loin d’être ce à quoi ils s’attendaient de leur migration. Ils ont quitté un pays en guerre, dans des conditions insalubres, pour se retrouver dans un autre endroit aussi insalubre. Selon les informations de L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, les migrants se sont retrouvés dans des logements faits de tentes, de bois et de plastique, sans aucune isolation, ce qui laisse entrer l’eau dans les « maisons » et crée de la moisissure. De plus, compte tenu de l’énorme hausse de la migration depuis les dernières années, les installations ne sont pas construites pour accueillir autant de personnes. Par conséquent, on constate un manque énorme de place dû à la surpopulation, et donc un manque d’intimité et de sécurité. En plus du manque d’électricité et d’eau chaude courante, les accès aux services médicaux sont limités. Ces conditions dans lesquelles se trouvent les réfugiés sont donc invivables. 

En septembre dernier, le plus grand camp de réfugiés de Grèce a été réduit en cendres. Le gouvernement grec a sollicité l’aide de l’Union européenne pour reconstruire un nouveau camp. Mais en attendant, les réfugiés n’ont d’autre choix que de dormir sur le bord des routes, dans les champs ou dans des cimetières…

En Hongrie, depuis l’arrivée au pouvoir du premier ministre conservateur et anti-migrant, aucun réfugié ne peut présenter une demande d’asile dans ce pays. Depuis juin 2020, les autorités frontalières ne laissent plus entrer les nouveaux arrivants, ce qui constitue une violation des droits de la personne et du droit international. 

En septembre dernier, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la Pologne pour avoir refusé d’accueillir des demandeurs d’asile à l’intérieur de ses frontières. Depuis plusieurs mois, la Pologne démontre un comportement de refus continuel aux demandeurs d’asile qui suivent les procédures correctement. En refusant l’accès aux demandeurs d’asile, la Pologne a été jugée coupable de violation de plusieurs articles de la Convention européenne des droits de l’Homme. 

À travers le monde, le nombre de migrants est en croissance continuelle. En effet, selon les statistiques de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, depuis 2011, environ 5.6 millions de Syriens ont quitté le pays, trouvant refuge dans les pays avoisinants. La crise des réfugiés est un phénomène qui se perpétue depuis plusieurs années. De surcroît, les migrants ont de plus en plus de difficulté à trouver refuge, principalement en raison de la hausse de « la peur des autres » et des politiques nationalistes de plusieurs pays d’Europe. Cependant, il est important de se souvenir que le droit d’asile est un droit humain et que sa violation entraîne des conséquences importantes pour les États. 

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