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La rhétorique : l’art de convaincre

Michel Meyer, philosophe belge, perçoit la rhétorique sous trois dimensions fondamentales. La première dimension fondamentale mise de l’avant par ce dernier est le discours (logos). Les différents genres de discours font en sorte qu’on rentre dans une rhétorique constituée de différents genres, formes, figures et propositions de réponse. Cette dimension du discours apporte des propositions qui sont différentes et qui prétendent toutes répondre à la question en litige.  La deuxième dimension (ethos) est le sujet de l’énonciation qui est constitué de l’identité, de l’autorité, de la légitimité, de l’intention et du questionnement. L’identité est l’une des dimensions fondamentales de la rhétorique, car c’est ce qui caractérise la personne qui prend la parole. L’intention est à la fois quelque chose d’explicite, mais parfois l’intention du sujet est de plus est plus subtile, car c’est sur cela que repose la légitimité de la personne qui tient un certain discours. La troisième dimension est le destinataire (pathos) qui regroupe les émotions, les croyances, l’adhésion et l’action. Les croyances étaient perçues comme des tragédies publiques d’une grande importance qui touchent directement le public (par exemple au théâtre). L’effet du discours sur le destinataire constitue l’interprétation que le public a du sujet discuté. Le sujet de l’énonciation peut avoir des préjugés de son public et peut donc orienter le discours, mais à l’inverse le destinataire peut y accorder une légitimité totalement différente. 

Au moment où Durkheim rédige les règles de la sociologie, il tente de tenir ses arguments vers une certaine direction, mais des tensions surgissent en raison de d’autres penseurs de l’époque qui s’opposent à sa vision des choses. D’ailleurs, Meyer mentionne qu’il y a quelque chose de positif dans la problématicité : la question de là où l’on se trouve tous. La pluralité d’opinions est positive, car chacun à son opinion et ça n’empêchera pas la quête de la réalité. Selon lui, cela nous oblige à redéfinir comment penser et argumenter. Cependant, il est nécessaire de différencier la problématique de la problématicité. La problématicité est constituée d’une pluralité d’opinions, de valeurs et de points de vue qui vont venir forger la rhétorique. La problématicité met en place une pluralité de points de vue qui suggèrent des réponses différentes pour réduire les distances. Elle est plutôt transversale, car elle est présente dans la société en général et non pas seulement dans la recherche. Meyer caractérise la problématicité comme étant un signe de la façon dont nous parlons. D’autre part, la problématique est l’étape de recherche après avoir identifié un objet. C’est l’étape où l’on saisit des enjeux et où l’on identifie un cadre de recherche. Par contre, il y a une problématique entre la problématicité et le discours, car les mots qu’on emploie pour argumenter posent parfois problème dans l’argumentation qui est un processus dialectique qui se déroule dans le temps et qui sous-entend un discours qui est échangé. Ce phénomène, illustré ici de manière très théorique, est un des enjeux auxquels les juristes contemporains sont quotidiennement exposés. Il est donc important de raisonner avant d’entreprendre une argumentation. 

Le processus de raisonnement est axé sur quatre aspects. L’assertion consiste à prendre position dans un problème défini et soulever des questions. L’exploration permet d’examiner les aspects différents sous lesquels notre objet se présente, les interprétations et les points de vue. L’évaluation met en évidence les connexions afin d’exemplifier et stabiliser les concepts. C’est l’étape où l’on établit des liens entre les acteurs et les représentations. C’est une façon d’apporter des illustrations devant la nuance d’informations. L’intégration permet de réfléchir à l’ensemble du processus et revenir aux assertions afin de vérifier si la définition a changé afin de les comparer aux hypothèses de départ.

Bref, tel que Meyer stipule, la rhétorique est la négociation entre divers individus autour d’une question. La rhétorique est un lien social qui évolue historiquement et nous permet d’en apprendre plus sur les relations entre les individus. La rhétorique implique une combinaison d’énoncés qui sont toujours susceptibles d’être remis en question. L’argument utilisé dans notre rhétorique n’a pas de fin énoncée et peut toujours être évoqué, car il fait partie d’un processus dialectique. 

BML avocats inc. est un cabinet d’avocats de Gatineau spécialisé en droit du travail depuis 1985 et, depuis 15 ans, il oeuvre aussi en droit civil et de la famille.

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